15 février 2020, j’accouche de mon mini #2.
13 mars 2020, la Terre s’arrête de tourner.
Une pandémie mondiale débarque et nous voilà inquiets, désemparés, apeurés par ce contexte totalement inconnu.
Notre quotidien est chamboulé. On a dit «ça va bien aller» en masse, on a vécu de l’espoir, on en a tiré du positif, on a goûté à un semi-retour à la réalité et un nouveau mini s’est taillé une place dans mon bedon.
En ce mois de janvier 2022, c’est l’apocalypse à nouveau.
Le nombre de cas explose. Les experts peinent à nous éclairer sur le fameux variant. Les gens sont fatigués. La travailleuse sociale en moi est grandement effrayée pour la santé mentale de la population. Nous avons l’impression de retourner à la case départ. Je (nous?) suis essoufflée et on va se le dire, désillusionnée de la suite. Pouvons-nous juste retrouver un équilibre individuel et social svp???
J’ai été inquiète plus que pas assez pour mon petit nouveau-né en mars 2020 et me voilà inquiète (encore), mais cette fois pour mon bébé bedon.
J’alterne entre «on vit, au pire je l’attrape et on verra» et «j’ai donc peur de l’attraper, d’être vraiment malade et que cette crevette soit affectée». Mon humeur alterne constamment (allô les hormones de grossesse) entre le lâcher-prise (le défi d’une vie comme parent) et les pensées anxiogènes qui prennent le dessus. Le cerveau qui se fait aller en boucle, c’est épuisant! Je continue de travailler, je suis en contact avec les gens malgré moi et mes enfants vont à la garderie.
J’ai peu de contrôle sur la suite, mais je tente de faire confiance. Il y a tout de même une déception de vivre une grossesse dans ce contexte anxiogène, de ne pas juste pouvoir être complètement apaisée.
On va se le dire, une grossesse, à la base, c’est déjà assez demandant, surtout quand tu as deux petits pleins d’énergie pour qui la vie continue.
Malgré tout, le temps s’arrête, le rythme effréné du quotidien, des activités et des soupers diminue pour laisser place à des bonheurs simples, les sourires de nos minis, la chance qu’on a de vivre ce calvaire avec douceur, dans le confort de notre foyer et surtout, en santé. Alors mon bébé bedon, promis, que peut-importe ce qui nous attend, on fera tout pour que ce soit doux.
Marjorie C-H