Le fameux sexe de l’enfant, est-ce qu’on veut le savoir ou non?
Venu le temps de l’échographie, ma blonde et moi avons pris une décision contraire… En promettant de ne rien dire à personne afin de m’assurer que l’information n’arriverait jamais aux oreilles de ma conjointe, j’avais le droit de savoir.
D’ailleurs, nous avions même fait un pari sur la question: est-ce moi qui dirais le sexe en premier ou est-ce ma blonde qui le demanderait?
Je ne savais cependant pas que je venais de me mettre les pieds dans les plats.
Ma partenaire ne s’est jamais gênée – ni moi d’ailleurs – de dire aux gens que je connaissais le fameux secret.
C’est ainsi que débuta le harcèlement. Non seulement de la part de ma famille, mais de la part d’inconnus!
Eh oui, les membres de nos deux familles donnaient mon numéro de téléphone à des amis éloignés que je ne connaissais pas et qui laissaient des messages sur ma boîte vocale afin de savoir le sexe…
J’ai aussi eu droit à d’innombrables discussions où je devais expliquer sans cesse pourquoi je ne partagerais pas cette information.
Comme si l’identité de mon futur enfant appartenait à chaque personne que nous connaissions.
Alors que nous voulions éviter que notre bébé reçoive des cadeaux genrés, nous nous sommes lancé sans le savoir dans une guerre perpétuelle où tous avaient leur opinion sur l’identité sexuelle des enfants et leurs développements. Au final, on voulait surtout éviter de recevoir des cadeaux quétaines tels qu’une robe de princesse ou un chandail mettant en valeur plusieurs outils et pièces automobiles dont j’ignorais même l’existence. Parce que c’est connu: «Un p’tit gars, ça joue avec des chars pis une p’tite fille, c’est une princesse».
Heureusement pour moi, au bout de quelques mois, le harcèlement s’est arrêté.
Je voyais enfin la ligne d’arrivée, j’aurai réussi mon pari.
Malgré mes centaines de blagues à la sauce de: «Combien tu me donnes pour ne pas savoir le sexe?»… J’y ai était parvenu. Malgré les séances Zoom, éméché avec des amis, je n’avais rien dit.
Puis, à la 39e semaine, nous avons eu un rendez-vous à la maison des naissances. Une femme que je n’avais jamais vue est venue nous chercher pour nous amener dans le bureau de l’une des sages-femmes qui faisait notre suivi.
Alors qu’elle nous expliquait qu’elle était une stagiaire, elle nous a mentionné qu’elle nous poserait des questions de routines.
«Je vais vous poser des questions pour savoir si tout va bien avec votre garçon.»
Ma blonde me regarde, je vois qu’elle est triste. Elle rit nerveusement et regarde la stagiaire qui se confond en excuse, comprenant ce qu’elle vient de faire. Dépourvu, quelques sueurs froides dans le dos, je n’ai qu’une seule réaction: «SURPRISE!».
David C.