J’ai lu un article sur le pourquoi il ne faudrait pas mettre de photos de sa progéniture sur Facebook. Il y aurait des raisons de sécurité. Évidemment! Mais il existerait aussi un autre argument: le consentement de l’enfant. Imaginez-vous donc!
L’absence de consentement est le mal à éradiquer en ce moment.
Je ne minimalise aucunement l’importance de cette prise de conscience collective. Plusieurs choses nécessaires se sont dites sur le sujet. Mais plusieurs travestissent ce concept pour justifier leurs opinions. Pour ennoblir leurs choix. Depuis quelques mois, il y a peu de jours qui s’écoulent sans que quelqu’un avec qui t’es en désaccord te ramène à la notion du consentement. Celui des femmes, mais aussi des bambins, des citoyens, des animaux et des œufs de dinosaure.
On ne devrait pas mettre de clichés de notre progéniture sur les réseaux sociaux parce qu’il s’agit d’une image qui ne nous appartient pas, de la vie privée d’un autre. C’est vrai!
C’est même tellement vrai que ça pousse ma réflexion plus loin. Ne serait-il pas préférable d’appeler son enfant «Mon poussin», «Chose» ou «Hey toé», d’ici à ce qu’il se choisisse une identité. Un prénom c’est tellement personnel, tellement représentatif d’une personne. Tout comme sa photo sur Facebook, son nom va le suivre toute sa vie. N’importe qui pourra le voir. Un patron. Un agent aux douanes. Beaucoup trop lourd de sens!
La première tâche du parent modèle consisterait à trouver l’adresse du néant afin de ne pas influencer son enfant.
Avoir un statut de citadin ou de banlieusard, de locataire ou de propriétaire, c’est très brimant. Le bambin devrait pouvoir éventuellement choisir s’il veut entretenir un passé de gosse de riche ou de petite fille de la campagne. Il ne sera jamais trop tard pour se bâtir des racines. Il devrait aussi avoir le droit de choisir ses parents. Après tout, ils deviendront ses principaux modèles.
Réfléchir à tout ça me donne le goût de promener mes enfants nus. J’hésite, car l’hiver demeure un peu frais, mais… Est-ce qu’une pneumonie est réellement plus nocive que de porter une robe rose sans y avoir d’abord consenti?
Et il y a toute la question de l’alimentation qui n’est pas simple. Vaut mieux n’offrir ni viande, ni lait, ni pain aux fruits de nos entrailles. On ne sait jamais… Ils doivent faire leurs propres choix, éthiques ou pas.
Bref… Ça suffit!
T’as fait pour le mieux…
Que le consentement débute avec les bisous volés par la tante piquante croisée chaque Noël, je n’y aurais sans doute jamais pensé moi-même, mais je suis complètement d’accord.
C’était tellement ancré dans nos habitudes les «Allez! Donne un beau câlin!» Il fallait bien qu’un mouvement nous allume, nous ramène à une éducation cohérente. Les baisers imposés, c’est non! Pour les gamins aussi.
Mais pourquoi est-ce non? En respect de la volonté du petit, qu’elle soit exprimée par des mots ou des gestes. Parce que très tôt, l’enfant a le pouvoir de manifester des élans d’affection. Mais son image virtuelle, il n’en a rien à cirer.
Peut-être que ton ado un peu narcissique aurait préféré que, dans son enfance, tu gaves les réseaux sociaux de clichés de sa jolie bouille. Pour qu’une agence de mannequins ou d’acteurs le repère. Pour devenir un enfant célèbre. Mais possiblement que toi, tu n’as jamais mis d’images de lui parce que tu ne souhaitais surtout pas provoquer le regard d’un pervers. T’as fait pour le mieux. Pas de soucis.
Peut-être également qu’il t’en voudra d’avoir mis une photo de lui en crise à sa naissance. Il aurait souhaité conserver l’illusion d’une bonne humeur éternelle. Tu lui expliqueras que t’étais si fière, si heureuse, que tu désirais crier ton bonheur au monde entier. Il comprendra. T’as fait pour le mieux. Pas de soucis.
Évidemment qu’on décide pour nos enfants.
Pourquoi inscrire ton gamin de 4 ans au cours de natation plutôt qu’à un cours de patin? Toi, le parent bienveillant, tu me diras que c’est parce qu’il aime l’eau? Ou parce qu’il en a peur et qu’il doit l’apprivoiser. La vérité est que toi, t’as bien peur de la noyade et que ça te rassurerait que ton trésor apprenne rapidement à nager. Tu choisis pour lui immanquablement! Mais en fonction de ses besoins…et des tiens.
Il est rarement bénéfique d’offrir des conseils à qui ne souhaite pas les entendre. Mais lorsque, devant une autre maman, tu te félicites parce que toi, tu es respectueuse et bienveillante à l’égard de ton mioche, tu affirmes aussi à celui qui a des méthodes d’éducation différentes (ou qui a des difficultés sporadiques) qu’il manque de respect ou de bienveillance à l’égard du petit humain qu’il aime le plus au monde. Et ce n’est généralement pas le cas!
Selon mon ami Larousse, la bienveillance est la disposition d’esprit inclinant à la compréhension et à l’indulgence envers autrui.
La bienveillance n’est pas un mode d’alimentation ni un dictionnaire des mots à employer auprès de ses enfants. Selon la définition officielle, la très grande majorité des parents sont bienveillants. Tous prétendent l’être. Tous, chacun à sa façon.
Mélissa M.