Que tu souhaites allaiter, tirer ton lait, utiliser de la préparation pour ton poupon ou faire un mixte de tout ça, n’oublie pas que c’est bin correct que tu choisisses ce qui fonctionne pour toi et ton bébé! C’est ça l’important. J’ai entendu tous les scénarios possibles et ce que je regrette c’est que bien souvent les mamans sentaient une pression d’allaiter pour ses multiples avantages. C’est vrai que c’est pratique quand tu n’es pas à la maison, que c’est rapide, que ça te permet de créer une belle connexion avec ton bébé, etc. Certes, mais je peux énoncer des désavantages longs comme le bras aussi!
J’ai moi-même été à une pesée de tout lâcher. Alors, écoute-toi.
Ça ne commence pas toujours bien. Dans mon cas ce n’était pas un sprint, c’était un marathon.
À la suite d’une anesthésie, d’une césarienne et d’une naissance prématurée, on peut dire que j’avais le melting pot parfait pour que l’allaitement ne fonctionne pas.
Par contre, le personnel de l’hôpital m’a expliqué que c’était plus que possible et que mon bébé en bénéficierait alors j’ai persévéré. J’allais par contre devoir tirer mon lait jusqu’à ce que mon bébé soit capable de boire au sein. Il faut savoir que c’est à 35 semaines que le bébé développe les réflexes de la faim dans le ventre de sa maman. C’est donc une tâche impossible pour un petit prématuré. Il est donc gavé par intubation jusqu’à ce qu’il puisse se nourrir autrement.
Il faut dire que ça m’a pris trois jours pour tirer 10 ml de lait d’un coup. 10 ml!!!!
Ça a l’air de rien, mais j’étais tellement fière que j’ai facetimer ma famille pour leur flasher mes petites seringues de colostrum! J’ai donc tiré mon lait aux trois heures (8 fois par jour) pendant 4 semaines complètes. C’est complexe de se réveiller la nuit pour tirer son lait sans avoir son bébé à la maison. J’ai trouvé ça difficile. Je me faisais remettre en pleine face toute la nuit à quel point c’était triste de ne pas avoir mon bébé auprès de nous. C’est à ce moment que je constatais le plus l’épreuve que l’on traversait.
On lui administrait mon lait par gavage et je pratiquais des mises au sein toutes les trois heures.
Après avoir allaité devant plus d’une dizaine d’infirmières, avoir discuté avec la consultante en allaitement, je considérais avoir tout fait pour que ça fonctionne. Lors de notre dernière semaine à l’hôpital, ça semblait se débloquer. J’ai donc pris une chambre d’hébergement à l’hôpital afin d’être présente pour allaiter mon bébé à la demande.
À ce stade, notre mini devait démontrer qu’elle buvait suffisamment afin de rentrer à la maison.
J’étais complètement exténuée de devoir me réveiller aux trois heures, quitter ma chambre minuscule de l’étage plus bas. Marcher le dix minutes qu’il en prenait pour atteindre l’unité de néonatalogie pour voir ma fille, tout ça avec la forme qui suit avec un accouchement par césarienne. Quand ton séjour à l’hôpital ne dépend que de la pesée quotidienne sur la balance, c’est stressant, angoissant et ça en devient maladif. Pour quelqu’un qui déteste les mathématiques, c’est le pire cauchemar. Je stressais à chaque fois que les heures de soins arrivaient. Je me décourageais si mon bébé ne buvait presque pas sachant que ce n’était pas suffisant.
Je me mettais tellement de pression parce qu’avec tout ce parcours pour pouvoir allaiter, je ne voulais pas abandonner.
Avec les médecins, on a testé plein d’options pour que notre bébé finisse par faire des journées complètes sans gavage et ensuite qu’elle prenne suffisamment de poids pour rentrer à la maison. C’est drôle, mais dès notre arrivée à la maison, l’allaitement n’avait jamais été aussi facile. Je suis hyper reconnaissante d’avoir su surmonter les montagnes russes qu’a été mon récit d’allaitement. Ç’a été mon plus gros test psychologique, physique et émotionnel.
Andrée-Anne R.