Vers 11h, je me dis à moi-même que je suis vraiment bonne. Que je suis une maman à l’écoute, bienveillante et vraiment cool.
À 13h, je me surprends à me trouver vraiment ordinaire. À me culpabiliser d’avoir crié après mon coco, parce que crier, on ne fait pas ça.
On ne devrait jamais, jamais faire ça. J’ai lu ça quelque part et…ça s’est ancré dans mon cerveau.
Cette petite information qui a fini par pourrir ma journée au complet.
Qui m’a fait oublier que j’ai préparé des crêpes en forme d’avion avec ben ben du sirop pour faire sourire mon bébé. Que je l’ai amené au parc et qu’ensemble on a exploré les sentiers pour se rendre à la bibliothèque. J’ai oublié qu’il m’a dit je t’aime trois fois et qu’il s’est collé sur moi plus d’une trentaine de fois.
J’ai crié alors j’étais une mauvaise maman.
Je n’étais pas à la hauteur et je devrais avoir honte. Je me remets à penser à toutes les fois où j’aurais dû dire cela ou encore mieux cela. Je repense à mes cours de psychologie du développement de l’enfance en me disant que je viens de briser mon enfant, qu’il sera probablement traumatisé et qu’il aura des répercussions sur ses relations futures. Oui, je peux aller jusque là.
À 13h30, je m’excuse à mon coco. Je lui explique que ce n’était pas correct de crier, que maman a perdu le contrôle de ses émotions et qu’elle va travailler fort pour éviter que cela se reproduise. Je normalise le fait de parfois ça peut arriver mais au fond de moi ben je m’en veux autant.
Depuis sa naissance, j’essaie de donner le mieux de moi. Mais je réalise que le mieux de moi ce n’est pas parfait et que ce ne le sera jamais.
J’essaie d’accepter qu’il en aura d’autres journées où je vais faire un choix un peu moins éducatif, où j’aurai un peu plus de difficulté à gérer mes émotions. Être une maman c’est un peu tout ça. Avoir des défauts, des défis et surtout ben de l’amour à donner. Et ça je le sais, je l’aime et je lui donne tout ce que j’ai. Ce n’est pas parfait mais c’est surement pas mal plus beau comme ça.
Elisabeth C.