À toi, l’homme que j’ai choisi, et qui m’a choisie en retour, afin de partager ma vie, mes succès et mes défaites, mes hauts et mes bas, mes erreurs et mes bonnes journées… À toi, cet homme avec qui j’ai eu le bonheur d’évoluer au courant des années passées et avec qui j’ai eu le privilège de fonder une famille, je te donne le droit.
Je sais que ce n’est clairement pas à moi de te donner cette approbation ou non, mais comme tu ne le feras pas toi-même, je te la donne.
Je te donne le droit d’être fatigué, même si tu n’as pas porté notre enfant pendant neuf mois, même si tu ne l’as pas allaité, même si tu n’as pas vécu les maux de grossesse ou l’accouchement de la même manière que moi. Je te donne le droit de te plaindre, même si ton corps n’a pas changé autant que le mien, même si je serai plus longtemps avec notre fille dans les prochains mois. Je te donne le droit de douter de toi et d’avoir les baby blues, même si tu n’as pas vécu les mêmes changements hormonaux ou les modifications drastiques du reflet poignant du miroir.
Je te donne le droit de te questionner, de te remettre en question, de pleurer en silence seul dans la douche ou dans mes bras qui sont toujours ouverts pour toi.
Merveilleux nouveau papa, ce n’est pas plus facile pour toi que ce ne l’est pour moi, et ça, on l’oublie trop souvent. Je ne peux pas comprendre ce que tu vis, tout comme tu ne peux pas comprendre ce que moi je ressens, mais je te promets de toujours essayer et, à défaut de toujours réussir, continuer de t’écouter et de t’accompagner. Sache que je sais l’impuissance que tu as ressentie lorsque j’étais en douleur, j’ai vu tes regards doux à mon égard lorsque j’étais malade et épuisée. Je sens ton amour lorsque tu glisses un mot doux dans mon oreille ou que tu t’inquiètes pour moi, que tu me demandes dix mille fois si ça va…
Je remarque toutes ces belles attentions envers moi et notre trésor, mais toi aussi papa, laisse-moi m’inquiéter pour toi et simplement être là.
Je te donne le droit de ressentir tout ce que tu ressens, sans arrière-pensée, sans jugement, parce qu’au final, je sais que j’ai choisi un papa épatant. Sache petit papa que même lorsque tu doutes, que tu sois heureux, craintif, épuisé ou insécure, tu restes le meilleur pour notre famille et toutes ces émotions, elles méritent d’être vécues à la lumière de notre demeure plutôt qu’à la noirceur dans ton grand cœur.
Novices, expérimentés, papa ou maman de cœur et à tout parent qui n’a pas porté son enfant, vous avez le droit et vous êtes suffisants!
Krystel L.-A.