Marie-Soleil, trouble d’anxiété généralisée, dépression modérée à sévère.
C’est ce qu’on peut lire sur mes nombreux rapports de santé.
Ça faisait longtemps que ça n’allait pas, depuis bien plus longtemps que je ne voulais me l’avouer. Quand je parle de temps, je ne parle pas juste de quelques mois, je parle d’années.
Mon anxiété, ce n’est pas un petit stress par-ci par-là du train-train quotidien. Mon anxiété, c’est une peur constante, démesurée, incontrôlée en lien avec des événements qui sont arrivés ou qui pourraient arriver.
Ce sont des scénarios catastrophes qui ont peu de chance de se produire, mais tout de même, je les vois, je les sens, je les vis.
Ma dépression, elle, est arrivée un peu après ça. Elle est venue s’installer dans ma tête et elle m’a fait oublier ce que j’aimais. Je me suis repliée, je me suis cachée et j’ai dormi des jours et des jours de temps pendant plusieurs mois. Même, ça m’arrive encore de dormir des journées complètes.
Je me suis confiée plusieurs fois à de la famille ou à des amies.
Des personnes qui proclamaient haut et fort à quel point c’était important d’être là, de soutenir, d’écouter. Je me suis aperçue rapidement que derrière cette apparence d’ouverture, il n’y avait que trop souvent jugements et délaissements.
Il y a des phrases qui tuent. Des phrases vraies qui ont été dites et pleurées par des gens qui souffrent. Elles ont été prononcées par des personnes qui se disaient ouvertes, compréhensives.
La vérité étant que non, malheureusement, ce n’est pas vrai dans tous les milieux que c’est bien vu, les maladies mentales. La majorité du temps, les gens autour de nous s’emballent quand c’est le mouvement «Bell cause pour la cause», mais ils sont les premiers à nous mettre de côté quand nous ne sommes pas capables de nous lever un matin de février. Ce fut du moins ma triste expérience
C’est vu comme de la paresse, un mensonge ou encore un cri d’attention. À nous, ça nous fait mal, mal parce qu’on fait le deuil de vous, les personnes qui disaient nous comprendre, nous appuyer. Pour vous, ce n’est pas la fin du monde cet abandon, mais sachez que c’est sérieux: ma vie vaut plus que votre paraître.
Si vous, cher parent, ami, collègue, frère (…) souffrez ou connaissez quelqu’un aux prises avec la maladie mentale, votre soutien est important et peut faire une différence.
Votre soutien peut se manifester sous différentes formes, mais nous accompagner et nous diriger vers les bonnes ressources sont les plus belles preuves d’amour que vous puissiez nous faire.
Marie-Soleil S.
Vous traversez des moments difficiles?
Consultez sans hésiter les ressources suivantes pour obtenir de l’aide en santé mentale :
- RELIEF : Monrelief.ca
- Services de crises du Canada : www.crisisservicescanada.ca